Au début du mois de mars, à l’invitation des plusieurs enseignants du collège Nelson-Mandela à Saint-Ay (Loiret), Pôleth Wadbled, sociologue, et Anthony Gautier, journaliste, tous deux chargés de mission pour l’association Mémoires plurielles, ont conjugué leur regard respectif de leur discipline sur les phénomènes de migration devant les 120 élèves des quatre classes de 4ème de l’établissement. 

Durant une première séance collégiale, scindée en deux groupes,  Pôleth Wadbled a interrogé les élèves sur leur appréciation des phénomènes de migrations en France et à l’échelle de la région Centre-Val de Loire « de l’origine à nos jours », puis tester leur connaissance du lexique associé à ce sujet : immigrés, étrangers, réfugiés, exilés, Français, etc. Pôleth Wadbled a rappelé la signification exacte de chaque terme afin de poser les bases précises de son exposé.

Puis, elle a évoqué les différents courants migratoires qui ont traversé la région au fil des siècles et des traces, plus ou moins visibles, plus ou moins remarquées et remarquables, qu’ils ont laissées, qu’il s’agisse de legs culturels, cultuels, sociétaux, linguistiques ou même gastronomiques. Des phénomènes migratoires qui s’inscrivent dans un contexte historique identifié et chronologiquement tout à fait repérable. Et manifestement, les élèves découvraient un pan entier de l’histoire régionale qu’ils méconnaissaient quasi totalement. 

La République du Centre, 31 mars 2020.

Interroger, de confronter les différentes représentations des migrations dans les journaux

Dans un second temps, Anthony Gautier est intervenu devant chacune des quatre classes pour mettre en perspective le traitement médiatique des migrations dans la presse nationale et internationale, et particulièrement au sujet du conflit syrien et des drames en Méditerranée. Ce fut là, l’occasion d’interroger, de confronter les différentes représentations des migrations dans les journaux à la lumière des lignes éditoriales, de la hiérarchisation de l’information, du rapport titre-photo, de la signification d’une Une, etc. Un focus a été fait sur la place de la photo et du photojournalisme dans la représentation médiatique ; l’image étant un vecteur d’émotion et d’implicite, et par là même support potentiel à la manipulation et à l’instrumentalisation, et particulièrement quand ce sont les enfants qui font la Une des éditions. 

Au final, ces deux approches croisées et complémentaires ont permis aux élèves de découvrir les différents flux migratoires de la région Centre-Val de Loire et d’exercer un regard critique, argumenté, sur la représentation des migrants dans la presse.